Bourg en Bresse n’est pas une petite ville. 42000 habitants selon Wikipedia.OK c’est pas New York, mais ce n’est pas petit. Dans ma plus grande naïveté, je pensais que c’était suffisant en tous cas pour pouvoir me procurer le dernier album de Coroner. Plusieurs tours de la ville m’auront prouvé le contraire, douloureusement. Le disquaire de la ville, fraîchement ouvert, je le pardonne sans soucis, n’a pas encore beaucoup de stocks. Et de toutes façons, le metal n’est pas vraiment sa spécialité, passons (très belle boutique au passage, je vous partagerai quelques photos un de ces jours). La Fnac, dont la sélection était autrefois pointue, voire osée : le néant. Le rayon Hard Rock CD n’existe pas, les disques sont tous mélangés, à l’exception du Rap et de la K-Pop (tant mieux pour eux…). Je cherche fébrilement dans les « C » sans trop y croire. Cranberries, Clash…pas de Coroner en vue, il doit sûrement être en tête de gondole, je suis bête ! Pas du tout. Je tente le rayon vinyle, qui lui a droit à sa section Metal, mais rien, que des valeurs sûres : AC/DC, Maiden, Metallica, Rammstein, Ghost… pour Coroner, ben on repassera. Ou il faudra le commander pour l’avoir le lendemain en magasin (enfin le lundi du coup). Mais je m’en cale moi de l’avoir demain, je veux l’écouter maintenant.
Est-ce tant demander qu’un magasin de ma ville de 42000 habitants ait UN exemplaire de Coroner de disponible pour satisfaire mon caprice ? Pour ceux qui ne suivent pas, l’album dont nous parlons, Dissonance Theory est sorti le 17 octobre, à savoir hier (littéralement). Coroner n’ayant rien produit depuis plus de 15 ans, il est clairement un des disques du genre les plus attendus de l’année. Et d’un coup, une épiphanie : ce disque me parle parce que je m’intéresse au metal de très près, mais au final, c’est peut-être un produit de niche ? Après tout, il m’est souvent arrivé de (très) mal jauger la portée d’un groupe – dernier exemple en date, ma copine qui me dit qu’elle cherche un billet pour Imagine Dragons, et moi circonspect, de lui répondre qu’elle peut aller sur Ticket Master, ne me rendant pas compte qu’aucun billet n’était plus dispo depuis exactement la 3ème minute qui suivait la mise en vente de ces derniers. Après, il n’y a pas beaucoup de place dans les petite salles, mais .. Ah c’est le stade de France ?? Alors d’accord … – Je jette donc un oeil sur le grand méchant Amazon pour me faire un idée, et là, patatra : Coroner est bien numéro 1 des ventes (dans la section Hard Rock certes, mais vous m’accorderez que je marque un point).
Oui oui, mon intuition était bonne, tout le monde veut le nouveau Coroner, ce n’est donc en rien une « petite sortie » de niche, c’est juste qu’en fait les Fnac et autres ne s’intéressent pas du tout à ce type de disques. J’ai tenté Cultura juste derrière, en me disant que j’aurai probablement un peu plus de chance d’y trouver mon Précieux Helvète. Que nenni, après 10mn à poncer les 4 disques de la section « Nouveautés » du « Rayon » metal, pas de Coroner. On y trouve le dernier Helloween, sorti le 29 août, le dernier Arch Enemy sorti lui en mars 2025, et deux pauvres compiles ridicules. Soyons clairs, je ne demande pas à ces enseignes d’être irréprochables sur le fond de catalogue, car c’est trop vaste, j’entends. Mais proposer les nouveautés à minima quelques semaines ce serait déjà un bon début non ? Je ne vous demande pas de stocker 40 albums de Coroner, mais je suis prêt à parier que vous arriviez à en vendre 4 ou 5 non ?
Alors vous allez me dire, peut-être à juste titre que les gens achètent sur le net. C’est vrai, mais quelle en est la raison ? On peut reprocher à ces grandes enseignes pas mal de choses, mais pas vraiment d’abuser sur les prix, elles sont souvent plutôt bien positionnées, et lorsqu’elles sont plus chères que le label par exemple ou une distro spécialisée, ce n’est en général pas dans des proportions rédhibitoires. Donc ce n’est pas le prix. La praticité ? Peut-être oui, c’est cool de se dire que le disque arrivera chez soi le jour de sa sortie, sans que l’on ait à se soucier de quoi que ce soit (éventuellement de la Poste mais c’est un autre sujet). Mais je suis prêt à parier que beaucoup, beaucoup de personnes qui commandent de la musique sur le net le font justement parce qu’elles ne trouvent pas ce qu’elles cherchent en magasin. Encore une fois, soyons sérieux, je ne parle pas d’un fond de catalogue très pointu, je parle juste des sorties importantes de chaque style de musique (vous allez me dire aussi que j’avais qu’à m’en occuper avant di je voulais écouter le disque à sa sortie, et vous auriez raison. Mais c’est mal me connaître.).
Internet, c’est donc l’œuf ou la poule. Personnellement je ne sais pas. Et en attendant, je n’ai toujours pas écouté le dernier Coroner…
